Connect with us
Actu

Taux de CO2 : Crit’Air, quel impact sur les véhicules ?

Un paradoxe s’invite sur nos routes : un utilitaire diesel flambant neuf, plus gourmand en CO2, peut circuler dans Paris quand une citadine essence des années 90, parfaitement entretenue, en est bannie. Les critères Crit’Air, loin de s’en tenir au seul taux de dioxyde de carbone, s’appuient avant tout sur la date de première immatriculation et le respect des normes antipollution européennes. Résultat, la vignette verte ne récompense pas toujours les véhicules les plus sobres mais ceux qui répondent aux dernières exigences techniques. Au fil des années, la grille s’est complexifiée, brouillant parfois la logique pour le grand public.

A lire en complément : Séquence feux de circulation : comment ça marche en ville ?

La vignette Crit’Air s’est imposée comme la pièce maîtresse de la politique française visant à réduire la pollution automobile. Ce certificat qualité de l’air attribue une couleur et un numéro à chaque véhicule, en fonction de ses émissions polluantes, afin de restreindre l’accès des modèles les plus anciens ou les plus polluants aux zones à faibles émissions (ZFE).

Dans des métropoles comme Paris, Lyon ou Grenoble, la circulation différenciée s’applique dès que l’air se charge de particules et d’oxydes d’azote. Dès qu’un pic survient, les conducteurs mal classés doivent laisser leur véhicule au garage. L’idée ? Diminuer la présence de polluants toxiques là où le trafic automobile concentre ses effets les plus délétères.

A lire en complément : Moteur diesel résistant : quel modèle choisir pour une longévité garantie ?

Le dispositif Crit’Air s’organise autour de six catégories. Au sommet, la pastille verte, réservée aux véhicules électriques ou à hydrogène, symbolise la mobilité propre. À l’opposé, la vignette grise épingle les moteurs essence ou diesel les plus âgés. Ce système, voulu par le ministère de la Transition écologique, vise à cibler les véhicules polluants, principaux responsables des émissions nocives en ville.

Voici les principales conséquences concrètes de ce classement pour les automobilistes :

  • Accès facilité pour les véhicules propres dans les ZFE
  • Restrictions de circulation pour les modèles anciens ou polluants
  • Application renforcée dans les grandes agglomérations françaises

Désormais, la France s’inscrit dans la tendance européenne en matière de certificat qualité. Les conducteurs doivent donc anticiper les futures limitations, sous peine de sanction. La vigilance reste de mise, car les règles évoluent régulièrement à mesure que les zones à faibles émissions s’étendent.

Comment le taux de CO2 et les normes Euro déterminent le classement de votre véhicule ?

Le classement Crit’Air de chaque véhicule s’appuie principalement sur deux leviers : le taux de CO2 mesuré lors de l’homologation et la norme Euro à laquelle le modèle correspond. Le taux de dioxyde de carbone, exprimé en grammes par kilomètre, donne une idée précise de la contribution du véhicule aux gaz à effet de serre. Plus cette valeur grimpe, plus la pastille Crit’Air s’assombrit. Les modèles les plus récents bénéficient aujourd’hui d’avancées technologiques, filtres à particules, catalyseurs, hybridation, qui leur permettent de rester sous les seuils imposés, grâce aussi à la généralisation de la procédure WLTP depuis 2018.

Quant à la norme Euro, elle structure les exigences européennes depuis plus de trente ans. À chaque nouvelle étape, Euro 4, Euro 5, Euro 6, la réglementation abaisse le plafond des émissions polluantes autorisées. Oxydes d’azote, particules fines, hydrocarbures imbrûlés : tout est scruté. Résultat, un véhicule essence Euro 3 héritera d’une vignette Crit’Air 3, quand un modèle Euro 6, essence ou diesel, décroche une pastille plus avantageuse.

La consommation de carburant joue aussi son rôle. Moins un moteur consomme, moins il émet de CO2 et mieux il s’en sort lors du classement. Les hybrides, micro-hybrides et autres motorisations efficientes séduisent ainsi les usagers des grandes villes, où chaque gramme de CO2 compte dans la course à la mobilité urbaine.

Pour mieux comprendre, voici les critères qui pèsent dans la balance :

  • Norme Euro : le point de départ du classement Crit’Air
  • Taux de CO2 : l’indicateur pour les véhicules les plus récents
  • Procédure WLTP : des valeurs plus réalistes depuis 2018

Les constructeurs l’ont bien compris : leur gamme évolue en permanence pour s’adapter à ces règles, car la mobilité urbaine impose désormais des standards élevés pour circuler librement dans les ZFE.

Quels véhicules sont concernés par chaque catégorie Crit’Air ?

Le classement Crit’Air s’articule autour de six vignettes distinctes. Chacune reflète un niveau de rejets polluants et une motorisation précise. La Crit’Air 0 reste une exception : seuls les véhicules électriques et à hydrogène y accèdent, parfois rejoints par quelques hybrides rechargeables récents sous la barre des 50 g/km de CO2. Ces véhicules profitent d’un accès sans restriction aux ZFE.

La Crit’Air 1 s’adresse aux voitures essence et gaz (GPL, GNV) conformes à la norme Euro 5 ou 6, commercialisées à partir de 2011. Ces modèles échappent à la plupart des interdictions de circulation. Les diesels, eux, se contentent de la Crit’Air 2 à condition d’être Euro 5 ou 6, et mis en circulation après janvier 2011. Le type de carburant devient alors un critère discriminant : les diesels voient leurs marges de manœuvre se réduire dans les centres-villes les plus exigeants.

Les véhicules plus anciens chutent dans la hiérarchie. La Crit’Air 3 regroupe les essences Euro 4 (2006-2010) et les diesels de même génération. Ces voitures font déjà l’objet de restrictions accrues, surtout dans les grandes agglomérations comme Paris, Lyon ou Grenoble, lors des épisodes de pollution. Les Crit’Air 4 et 5 concernent exclusivement les diesels d’avant 2006, pour lesquels l’accès aux ZFE devient quasiment impossible.

Pour s’y retrouver, voici un résumé des principaux cas de figure :

  • Crit’Air 0 : électrique, hydrogène
  • Crit’Air 1 : essence, GPL, GNV Euro 5 et 6
  • Crit’Air 2 : diesel Euro 5 et 6
  • Crit’Air 3 à 5 : essence et diesel antérieurs

Quant aux véhicules non classés, généralement essence ou diesel d’avant 1997, ils paient le prix fort : accès interdit à la plupart des ZFE et immobilisation lors des journées de circulation différenciée. La vignette Crit’Air n’est donc plus un simple autocollant ; elle détermine concrètement le droit de chaque modèle à évoluer au cœur des villes.

pollution automobile

Obtenir, vérifier ou contester sa vignette : les démarches à connaître pour les automobilistes

Accéder aux zones à faibles émissions sans tracas passe forcément par l’obtention de la vignette Crit’Air. Ce certificat, à coller sur le pare-brise, ne s’achète que via le site officiel du gouvernement. Prévoyez votre carte grise, remplissez les champs requis et validez. La demande ne prend que quelques instants, et le coût reste modique, 3,72 € port compris,, bien loin des tarifs parfois proposés par des sites douteux.

Avant la pose, il est prudent de contrôler le classement attribué à votre véhicule. Une erreur peut survenir, notamment pour les modèles importés ou équipés de carburations spécifiques (GPL, flexfuel, conversions). Vérifiez bien la catégorie Crit’Air inscrite sur le certificat : une simple inexactitude peut vous barrer la route en ZFE ou lors de restrictions temporaires.

En cas de désaccord, une demande de réexamen s’effectue directement sur le site du gouvernement. Rassemblez vos justificatifs : carte grise, preuve du respect d’une norme Euro supérieure, attestation du constructeur si besoin. Les services instructeurs étudient la demande sous quelques semaines, selon la complexité du dossier.

Les mêmes démarches s’appliquent pour une voiture d’occasion ou lors d’un changement de propriétaire. La vignette Crit’Air reste liée à la plaque d’immatriculation : elle ne se transmet pas si celle-ci change, ni en cas de modification majeure du certificat d’immatriculation.

Sur les pare-brise français, la couleur d’une vignette ne relève plus du détail. Elle trace désormais la frontière entre la ville ouverte et la ville fermée. Les rues des grandes métropoles continueront de se transformer, au rythme de ces ronds colorés qui dessinent, chaque jour un peu plus, le visage de la mobilité urbaine.

NOS DERNIERS ARTICLES
Newsletter

Tendance