3 % des mises en fourrière, chaque année, concernent des véhicules dont le propriétaire ignorait même qu’ils risquaient l’enlèvement. Derrière ce chiffre se cache une mécanique administrative bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Le pouvoir d’ordonner la mise en fourrière ne se limite pas à la police municipale. D’autres figures entrent en scène : policiers nationaux, gendarmes, et, dans certaines circonstances, agents assermentés relevant de la mairie ou de la préfecture. Tout dépend de l’infraction et du lieu où elle est constatée.
Ce processus ne relève jamais d’un simple coup de tampon. Chaque décision s’appuie sur des règles précises, souvent méconnues, qui balisent chaque étape, du signalement à l’enlèvement. Que ce soit pour un stationnement qui gêne, l’absence de contrôle technique, ou un véhicule laissé à l’abandon, le contexte fait toute la différence.
Qui peut aussi demander la mise en fourrière d’un véhicule ?
Derrière la procédure de mise en fourrière, plusieurs acteurs se partagent la scène. La police municipale intervient en première ligne pour les cas de stationnement gênant ou d’entrave manifeste à la circulation. Mais la chaîne d’action ne s’arrête pas là.
La police nationale prend le relais pour les infractions qui touchent à la sécurité routière ou à l’application du code de la route, sur des secteurs plus vastes. Sur les routes rurales et le réseau secondaire, c’est la gendarmerie qui veille, avec la même légitimité pour ordonner l’enlèvement d’un véhicule en infraction. Enfin, dans des contextes bien définis, certains agents assermentés, désignés par la municipalité ou la préfecture, peuvent aussi enclencher la procédure. Leur champ d’action reste toutefois délimité par la réglementation et la nature de l’infraction.
Qui détient la capacité de demander la mise en fourrière ?
Voici les différents intervenants officiellement habilités à ordonner la mise en fourrière selon la situation :
- Police municipale : agit pour les stationnements interdits, toutes formes d’entraves à la circulation, ou si le véhicule n’a pas passé le contrôle technique.
- Police nationale : intervient sur les infractions graves, pour sécuriser un site ou dans le cas de véhicules abandonnés.
- Gendarmerie : opère hors des agglomérations, notamment sur le réseau rural et les axes secondaires.
- Agents assermentés : dans un cadre strictement défini par arrêté municipal ou préfectoral.
Chaque décision s’inscrit dans un cadre réglementaire. Impossible d’envoyer un véhicule en fourrière sur simple intuition : il faut une infraction constatée, une gêne caractérisée. Avant tout enlèvement, une série de vérifications s’impose, notamment sur l’immobilisation effective du véhicule. Ce formalisme garantit la rigueur de la procédure.
Les situations courantes où la fourrière intervient
Sur le terrain, les motifs d’intervention des fourrières sont bien identifiés. Le stationnement gênant reste le cas le plus fréquent : véhicule sur un passage piéton, bloquant une piste cyclable ou devant une entrée de garage. Mais d’autres infractions déclenchent également l’enlèvement, comme l’absence de contrôle technique en règle ou le dépôt prolongé d’un véhicule sur la voie publique.
Il existe aussi des situations moins connues, mais tout aussi fréquentes. Un excès de vitesse supérieur à 50 km/h au-delà de la limite tolérée peut conduire le véhicule directement à la fourrière. Bloquer un axe prioritaire ou gêner l’accès des secours figure aussi parmi les motifs retenus.
Les principaux motifs de mise en fourrière à connaître
Voici les situations qui justifient le plus souvent une mise en fourrière :
- Stationnement interdit ou abusif
- Absence de contrôle technique
- Entrave à la circulation
- Excès de vitesse majeur
- Véhicule abandonné sur la voie publique
À chaque fois, la procédure impose plusieurs étapes : constatation de l’infraction, vérification du motif d’immobilisation, puis intervention pour l’enlèvement. Cette succession d’actes permet d’assurer que la décision est fondée et que chaque dossier reste traçable, du début à la fin.
Quels sont les droits du propriétaire face à la mise en fourrière ?
Dès qu’un véhicule part en fourrière, son propriétaire dispose de droits précis. La première règle ? Être informé le plus rapidement possible. Cette notification arrive souvent par lettre recommandée, parfois remise en main propre, et mentionne clairement le lieu de rétention du véhicule, la raison de la mise en fourrière et les démarches à effectuer. Sur simple demande, il est possible de consulter le procès-verbal dressé lors de l’immobilisation.
Face à cette situation, plusieurs leviers existent :
- Il est possible de contester la décision auprès du procureur de la République ou du préfet, selon la procédure applicable.
- Si le problème ayant causé l’enlèvement est résolu rapidement, le propriétaire peut solliciter une mainlevée, c’est-à-dire demander la remise du véhicule avant son transfert effectif en fourrière.
- Accéder au véhicule pour récupérer des objets personnels reste également possible, sous la surveillance d’un agent sur place.
Les délais sont courts : sept jours pour se manifester et récupérer le véhicule à compter de la notification. Si ce laps de temps est dépassé, le véhicule risque d’être considéré comme abandonné, ce qui peut entraîner sa vente ou sa destruction. Pour contester, il est nécessaire de présenter des justificatifs comme le certificat d’immatriculation ou la preuve de régularisation de l’infraction.
En pratique, la restitution ne peut être refusée si toutes les conditions sont remplies et les frais réglés. L’accès à l’information, la capacité de contester, mais aussi la possibilité de récupérer ses affaires personnelles, forment la base des droits du propriétaire face à une mise en fourrière.
Récupérer son véhicule : démarches, délais et conseils pratiques
Tout démarre au commissariat ou à la gendarmerie. Il faut présenter le certificat d’immatriculation, une pièce d’identité et une attestation d’assurance. Ces documents sont la clé pour obtenir la mainlevée, indispensable pour récupérer le véhicule. L’agent vérifie alors que tout est en règle : paiement de l’amende, contrôle technique à jour, justification de la levée de l’infraction.
Direction ensuite la fourrière, généralement dans la semaine qui suit la notification. Passé ce délai, la situation se complique : le véhicule peut être vendu ou détruit. Il vaut donc mieux ne pas tarder.
Sur place, plusieurs frais sont à prévoir. Voici les principaux postes à anticiper :
- Frais d’enlèvement (variables selon le type de véhicule)
- Frais de garde journalière (dès le premier jour)
- Parfois des frais d’expertise si le véhicule est resté plus de trois jours à la fourrière
Le paiement de ces sommes, en espèces ou par carte bancaire selon les fourrières, conditionne la restitution. Les effets personnels peuvent être récupérés, mais toujours sous la vigilance d’un agent.
Avant de vous déplacer, pensez à vérifier l’adresse exacte de la fourrière, ses horaires et le montant des frais. Lors de la restitution, prenez le temps d’examiner l’état du véhicule pour signaler tout dégât éventuel. Un réflexe simple, mais qui peut éviter bien des déconvenues.
La fourrière, ce n’est jamais une parenthèse anodine. C’est une course contre la montre, un parcours balisé où chaque document compte. Un détour souvent coûteux, mais qui rappelle à chacun l’importance de quelques règles… et de la vigilance au quotidien.


